Parce qu’il n’est plus possible que seuls “les milieux autorisés” soient autorisés à penser notre monde, ses réalités et ses combats. Cette émission se veut le carrefour des intellectuel·le·s, penseuses·eurs et actrices·eurs des luttes sociales dissident·e·s et/ou invisibilisé·e·s.
« Ce pays est à nous ». La gauche (de gauche), la nation, le racisme | Stathis Kouvélakis, Julien Théry
Dans ce nouvel épisode d'On s'autorise à penser, Julien Théry reçoit le philosophe et militant Stathis Kouvélakis, ancien professeur de théorie politique à King's College (Londres) pour discuter autour de son article récemment paru dans le troisième numéro de la revue décoloniale Nous. : « La gauche radicale, la race et la nation. Un détour par Marx ». Il en ressort une idée directrice simple : face au racisme désormais décomplexé au sein d'une grande partie de la classe dirigeante, l'idée de nation ne doit surtout pas être laissée à la droite et à l'extrême-droite, car ce pays est à nous toutes et tous.
Dans la gauche de gauche, deux questions qui divisent particulièrement et fâchent même parfois, tant elles demeurent fondamentales politiquement : la question de la nation et celle de la race.
La nation, bien sûr, parce que le nationalisme est une valeur-clef de l'extrême-droite et, plus profondément, parce qu'elle a toujours servi, comme impératif unitaire, à nier ou reléguer au second plan les rapports de domination pour mieux les perpétuer. Et la race, parce que, même considérée non plus comme une notion pseudo-scientifique inventée par les Européens au XIXe siècle pour coloniser et discriminer, mais comme un rapport social réel et objectif, qui soumet les minorités au racisme systémique, on a peur de reconduire le racisme en utilisant cette notion.
Dans ce nouvel épisode d'On s'autorise à penser, Julien Théry reçoit le philosophe et militant Stathis Kouvélakis, ancien professeur de théorie politique à King's College (Londres) pour discuter autour de son article récemment paru dans le 3e numéro de la revue décoloniale Nous. : « La gauche radicale, la race et la nation. Un détour par Marx ». Au fil de la discussion, il est aussi question de l'article de Sylvain Jean dans cette même revue, intitulé « L'Antifrance, c'est eux ! Renouer avec la nation révolutionnaire ».
Il en ressort une idée directrice simple : face au racisme désormais décomplexé au sein d'une grande partie de la classe dirigeante, l'idée de nation ne doit surtout pas être laissée à la droite et à l'extrême-droite, car ce pays est à nous toutes et tous. La nation telle que l'a définie la Révolution française, c'est précisément une communauté politique d'égaux libre de disposer d'elle-même.