Notre actualité est édifiante... et souvent désespérante. Cette chronique la balaie avec indignation, étonnement, délectation... et toujours un peu d’humour.
Compte de campagne, McKinsey... Pourquoi Macron peut narguer les français
“Pourquoi seulement maintenant ?” C’est la première question qui est venu à l’esprit de Théophile Kouamouo après les révélations du Parisien relatives à l’ouverture d’enquêtes visant Emmanuel Macron et la multinationale de conseil McKinsey, notamment en ce qui concerne des soupçons de “financement illégal de campagne” et de “favoritisme”.
Pourquoi c’est seulement maintenant, alors qu’Emmanuel Macron est confortablement installé à l’Elysée, pour son deuxième mandat, et alors que les institutions de la Vème République lui procurent une barricade juridique de première classe ? Pourquoi c’est maintenant que la justice de notre pays décide d’en savoir plus sur ce qui relève en grande partie, au fond, du secret de Polichinelle ? La manière dont les choses se sont emboîtées, ce qui a été fait et ce qui a été omis, tout dans cette affaire témoigne de ce qu’est la France d’aujourd’hui (et peut-être de demain).
Il faut noter que le communiqué du Parquet national financier évoque très clairement le groupe McKinsey mais à aucun moment ne cite Emmanuel Macron, comme si évoquer son nom revenait déjà à mettre en cause le fameux principe d’irresponsabilité pénale du chef de l’Etat.
Pourquoi dans certains cas, le Parquet prend-il l’initiative de la rédaction d’un communiqué immédiatement après chaque étape d’une procédure et dans d’autres attend-il un scoop dans la presse pour s’exprimer ? Pourquoi dans certains cas, les fuites dans la presse sont-elles plus rapides que dans d’autres ? La vérité se trouve dans nos institutions, et dans la manière dont leurs travers antidémocratique sont exacerbés par des (ir)responsables politiques soucieux de se protéger.