Le génocide des Tsiganes, longtemps oublié, reste méconnu malgré son ampleur. Ritchy Thibault et Sue Ellen Demestre du collectif Zor dénoncent l'oubli et le racisme persistant à travers une initiative symbolique.

Le génocide des Tsiganes, longtemps ignoré, demeure l'un des chapitres les plus effacés de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les déportations et l'extermination des Tsiganes par les nazis ont été massives, leur mémoire reste souvent oubliée. Aujourd’hui, les descendants des victimes, comme les membres du collectif Zor, tentent de raviver cette mémoire avec des initiatives symboliques. Parmi elles, le renvoi des lettres envoyées par des Tsiganes internés dans les camps de concentration français aux autorités de l'époque, restées sans réponse. Le génocide des Tsiganes est difficile à quantifier, avec des estimations allant de 300 000 à 500 000 victimes. Bien que la France ait reconnu sa responsabilité en 2016, cette prise de conscience n’a pas été suivie de réelles avancées. Le 2 août est désormais désigné comme la Journée européenne de l'Holocauste des Tsiganes, mais cette journée demeure discrète dans les médias.

Parallèlement, le racisme antitsigane, souvent banalisé, se manifeste encore aujourd’hui, exacerbé par des politiques discriminatoires telles que la loi Albertini.

Entretien avec Ritchy Thibault et Sue Ellen Demestre, membres du collectif Zor, à l'origine de l’initiative visant à mettre en lumière cette tragédie oubliée et à dénoncer les persécutions actuelles.