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L'instant Porcher

Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.

Pourquoi s'allier avec Macron est une erreur ? Les vérités de Porcher sur les "discordes" PS vs LFI

Depuis le début des législatives, la droite tente de casser le Nouveau Front Populaire. La société civile de gauche, elle, martèle “ne nous trahissez pas” aux politiques qui tiennent le NFP. NFP arrivé en tête des élections, certes sans majorité relative. Depuis, deux batailles font rage. La première, Macron contre le NFP. Les macronistes assurent que “personne n’a gagné” et demandent une majorité élargie sur leur droite et leur gauche.

La deuxième, c’est au sein du NFP. Tout le monde, enfin surtout les journalistes, attendent un nom de Premier Ministre puis de gouvernement à proposer à Emmanuel Macron. Et plus on attend, plus le Président garde son gouvernement actuel en place. On a posé très souvent la question aux responsables politiques de gauche : le NFP va-t-il rester uni ? Le PS va-t-il trouver des alliances, si ce n’est des compromissions, avec les macronistes ? Le programme du NFP va-t-il être défendu et appliqué ? À chaque fois, partout, on nous a assuré que oui. Mais depuis vendredi, les débats (qui deviennent publics) autour d’un nom pour un premier ministre sont compliqués. Tout d’abord, PCF et LFI sont tombés d’accord sur le nom d’Huguette Bello, Présidente de Région de La Réunion. C’était niet pour le PS, elle s’est retirée. Depuis hier, le nom de Laurence Tubiana, diplomate et universitaire, cheville ouvrière de l’Accord de Paris de 2015 puis de la Convention citoyenne sur le climat, circule. Emmanuel Macron l’avait déjà approché pour ses gouvernements, propositions qu’elle avait toujours refusé. C’est maintenant LFI qui s’y oppose dénonçant une candidature “Macron-compatible”. Le parti a annoncé l’arrêt des discussions. Dans une tribune pour Le Monde, Laurence Tubiana exhorte le Nouveau Front populaire à "sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine et d’un gouvernement" je cite toujours (...) "Le point de départ d’une telle négociation sera bien sûr, du côté du NFP, son programme, mais chacun et chacune d’entre nous sait, et admet par avance, que ce ne sera pas le point d’arrivée dans tous les domaines". Depuis, ça fait les plateaux, ça tweet bref, c’est reparti pour un tour. Des électeurs de gauche dénoncent une attitude irresponsable surtout dans la forme du débat. Thomas Porcher alerte sur le renoncement de mesures de gauche dans le programme, qui assurerait la victoire du RN en 2027.

L’économiste affirme que “l’économie est un rapport de force” et qu’il ne faut pas attendre de voir s’il y aura blocages et censures à l’Assemblée : “Macron ne s’est pas posé la question, il y est allé”. “La gauche doit assumer un programme de gauche”, dépeint Thomas Porcher. Sur le “front républicain”, nous avons interrogé les macronistes la semaine dernière sur ce que cela veut dire concrètement en termes de mesures, ou de politique économique. Programme du NFP et front républicain sont incompatibles, affirme Thomas Porcher.

Concernant le programme du NFP, la Confédération des petites et moyennes entreprises alerte. "Si le Smic passe à 1600 euros nets mensuels demain, c'est l'ensemble de la grille des salaires qui va être impacté et ça signifie 15% d'augmentation du salaire immédiatement". Thomas Porcher estime que les entreprises verront un effet de la consommation liée à la hausse de salaire. L’économiste assume aussi qu’un programme a des gagnants et des perdants, ici concernant les plus riches ou grandes entreprises “quand les soignants alertaient sur l’hôpital, Macron a continué, tout le monde s’en fichait. Pareil pour les gilets jaunes, les jeunes, les pauvres…”

Pendant ces débats, une info est sortie : début 2023, 13,6 % de la population est en situation de privation matérielle et sociale. En France métropolitaine, ce taux se stabilise à un niveau relativement élevé, un point au-dessus de la moyenne de la dernière décennie. Dans un contexte de forte augmentation des prix, notamment de l’énergie et de l’alimentation, 1 personne sur 10 vit dans un ménage n’ayant pas les moyens financiers de chauffer correctement son logement. 1 personne sur 10 n’a pas les moyens de manger un repas contenant des protéines tous les deux jours. “Normalement, la gauche se bat pour ces gens-là. Il faut arrêter la fête des cadeaux aux entreprises depuis 5 ans maintenant”, affirme l’économiste.

Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !

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Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.

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