Chaque semaine, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
Législatives : le bal des faux-culs de la Macronie
Dimanche prochain le nombre de députés de gauche pourrait tripler si les électeurs vont voter pour la NUPES. C’est ce qui inquiète la macronie. Il est intéressant d’observer la soixantaine de circonscriptions où il y a un duel NUPES-RN et où LREM éliminée doit choisir entre la gauche et l’extrême droite.
En 2017, comme en avril 2022, les macronistes exigeaient de chaque leader politique qu’il appelle à voter Macron dans le cadre du “front républicain”. On aurait pu alors s’attendre à ce que la détermination des macronistes à faire barrage au RN soit aujourd’hui sans ambiguïté. Si certains appellent à faire barrage à l’extrême droite, d’autres proposent de regarder “au cas par cas”, certains enfin défendent un “ni-ni”, renvoyant dos à dos “les extrêmes”.
Le souci des macronistes, avant de faire reculer l’extrême droite, c’est d’affaiblir leur opposant numéro 1, la NUPES. Il est donc commode de mettre la NUPES dans le même sac “extrême”, quitte à démonétiser le qualificatif d’extrême droite : puisque tout est extrême, alors rien ne l’est vraiment. On comprend que leurs appels au barrage républicain à la présidentielle relèvent pour beaucoup d’entre eux de la posture à géométrie variable, en fonction de l’adversaire du moment. Et on voit enfin que le président joue un jeu dangereux.
En disant que seule son alliance, qui ne pèse que 25% des électeurs, incarne la République, il laisse entendre que tous ceux (la majorité) qui s’opposent à lui sont en dehors de la République.