Chaque semaine, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
Affaires Pannier-Runacher : la corruption ordinaire de la Macronie
Mardi le média d’investigation Disclose a révélé que la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher était liée indirectement à une fondation familiale créée par son père (la société Arjunem), à une compagnie pétrolière (Perenco) et à des paradis fiscaux.
La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a annoncé qu'elle ouvrait une enquête. On parle de conflit d’intérêts car alors la valeur des actifs, l’héritage du grand-père, dépend de la bonne santé du secteur pétrolier mondial. Or la mère des mêmes enfants, comme ministre, a pour mission de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Quand vous n’avez qu’un marteau, vous considérez tous les problèmes comme des clous à enfoncer. Comment penser et préparer la sortie de notre dépendance aux hydrocarbures quand vous baignez dans l’or noir ? En régime néolibéral il se produit comme une inversion dans la notion de corruption.
Classiquement on pense à modèle politique qui dégénère parce que ses agents n’ont plus pour fin l’intérêt commun, mais l’intérêt particulier, qu’il soit le leur ou celui de groupes sociaux particuliers.
Dans le néolibéralisme, le lien avec le privé, l’entreprise, l’argent devient signe de vitalité, d’efficacité. Il n’est pas étonnant que les affaires se multiplient, car ce qu’on appelle ou appelait corruption est érigé en modèle de bonne gouvernance.