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Suez-Véolia : Kohler et Macron au coeur d'une affaire d'État ?
Et si la logique du buzz permanent, des polémiques se suivant et s'annulant, nous empêchait de hiérarchiser correctement les sujets d'actualité, d'identifier au final des vraies affaires d'Etat, celles qui témoignent des dysfonctionnements les plus préoccupants de notre République ?
L'affaire de la fusion à problèmes entre les groupes Veolia et Suez, numéro un et numéro deux de l'eau et des déchets en France, qu'on peut appeler aussi l'affaire Kohler 2, du nom du secrétaire général de l'Elysée, accusé de trafic d'influence est aujourd'hui quasiment invisibilisé.
À la base, c'est une offre publique d'achat de Veolia sur son concurrent Suez. Une OPA vendue comme devant aboutir à la création d'un géant français de l'eau. Une fausse bonne idée, selon des experts. En effet, elle pourrait aboutir sur des destructions d'emplois, des augmentations de prix liées à la disparition de la concurrence et, à terme, sur une entrée sur le marché français des multinationales étrangères pour justement recréer la concurrence inscrite dans les traités de l'Union européenne.
Mais c'est une fausse bonne idée qui a prospéré contre l'avis du ministère des Finances. Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, aurait poussé les intérêts de Veolia contre l'intérêt général.
Il y a quelques jours, on apprenait qu'une enquête a été lancée par le parquet national financier suite à la plainte de syndicats. Alexis Kohler, que l'on qualifie souvent de vice-président tant son influence est grande, mais aussi des patrons de Véolia et d'Engie qui vendaient ses parts dans Suez, sont dans le viseur des juges. Le même Alexis Kohler, qui a été cité dans l'affaire MSC, sur laquelle nous ne pouvons que vous conseiller l'excellent documentaire du média d'investigation Off Investigation.
Pour démêler l'écheveau de cette affaire Véolia-Suez à venir, qui pourrait être le plus gros scandale du quinquennat d'Emmanuel Macron, Théophile Kouamouo a reçu sur le plateau du Média Mathilde Panot, députée et présidente du groupe parlementaire France insoumise, qui a dirigé une commission d'enquête parlementaire sur la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences.