Chaque semaine, Serge Faubert raconte l’actualité française à travers le prisme des délibérations au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ce qui perce de l’esprit des lois et de l’équilibre des forces politiques, au-delà du jeu des petites phrases.
Retraites : la Macronie à la dérive
Sortir du conflit. Vite. Et à tout prix. C’était la consigne adressée par le président de la République au gouvernement, le soir du réveillon.
L’injonction a déclenché un vent de panique dans les rangs de la majorité présidentielle. Si le chef de l’État entre ainsi dans la danse, se sont dits les hiérarques de la Macronie, c’est que nous ne sommes plus assurés de l’emporter.
Alors chacun y est allé de sa recommandation, de sa proposition, de son commentaire. Une cacophonie inédite aux allures de bateau ivre.
Ce vent de folie a commencé dimanche soir avec l’interview de Laurent Berger sur France 2.
Le patron de la CFDT propose de retirer l’âge pivot du projet de loi et de lui substituer une négociation sur le financement.
Le lendemain matin, sur France Inter, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, ne cache pas sa joie. Le gouvernement va enfin sortir de son splendide isolement !
Mais au même moment, sur Europe 1, Stanistlas Guérini, le patron de la République en marche, flingue la proposition de Laurent Berger.
Mardi matin, sur RTL, Edouard Philippe entrouvre à nouveau la porte. Suspense !
Sur le perron du ministère du travail où les négociations ont repris, Laurent Berger réclame un engagement ferme du gouvernement :
En réalité, Matignon n’est pas décidé à lâcher l’âge pivot. Edouard Philippe le confirme lors de la séance des questions au gouvernement du mardi après-midi.
Du coup, plus de ralliement de la CFDT.