Chaque semaine, Serge Faubert raconte l’actualité française à travers le prisme des délibérations au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ce qui perce de l’esprit des lois et de l’équilibre des forces politiques, au-delà du jeu des petites phrases.
Macron et l'immigration : en marche vers la lepénisation
Souvenez-vous, c’était il y a deux ans. Il fallait voter pour lui afin de barrer la route au Front national. Faites ce que vous voulez, mais votez Macron, titrait Libération , l’organe de la gauche castor. Mais il semble aujourd’hui que le rempart soit en fait le cheval de Troie du rassemblement national.
Lundi soir, devant les élus de la majorité réunis au ministère des relations avec le Parlement, le président de la République a en effet entrepris d’installer la question de l’immigration au centre du débat politique. Morceaux choisis : « Je crois dans notre droit d’asile, mais il est détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent. Nous n’avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet en face. Ce sont les classes populaires qui y sont confrontées (…) La gauche n’a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies. Les classes populaires ont donc migré vers l’extrême droite. »
Des propos qui ont naturellement enflammé la classe politique. Sur les bancs de la gauche, la condamnation est sans appel.
Mais le trouble s’étend jusqu’au sein même de La République en marche. D’autant qu’un débat sur l’immigration, sans vote, est prévu le 30 septembre dans l’hémicycle.