Chaque semaine, Serge Faubert raconte l’actualité française à travers le prisme des délibérations au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ce qui perce de l’esprit des lois et de l’équilibre des forces politiques, au-delà du jeu des petites phrases.
Catastrophe de Rouen : le gouvernement mis en cause
Cela fait une semaine que les flammes ont ravagé le site de l’usine Lubrizol à Rouen. Et la vérité peine toujours à se frayer un chemin. Les conséquences sanitaires restent floues. Et les causes de la catastrophe demeurent inconnues.
À l’Assemblée, le Premier ministre affirmait, mardi, que son gouvernement ne cachait rien. Soit. Mais pourquoi était-il impossible de connaître les produits stockés sur le site de l’usine ? Parce que la liste est secrète en raison du risque terroriste. Mais rendre public un document confidentiel ne prend pas cinq jours. Quelques additions et soustractions plus tard, le préfet a donc communiqué, mardi, en fin d’après-midi, la liste des produits chimiques et surtout les quantités parties en fumée. 5235 tonnes ! Il reste encore un millier de fûts toxiques dans l’usine dont 160 en mauvais état. Officiellement, il n’y a pas d’amiante. Cependant, si l’on en croit le journaliste de France 2 Hugo Clément, des débris de la toiture de l’usine, comportant de l’amiante, auraient été retrouvés pas très loin de Lubrizol.
Bref, pour le dire gentiment, l’exécutif pédale dans la choucroute. Et ça inquiète la population. Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les causes du sinistre. Ainsi qu’une enquête administrative. Mais certains députés sont favorables à une commission d’enquête de l’Assemblée nationale. C’est le cas du groupe de la France insoumise. Proposition soutenue par un spectre qui va de l’ancien porte-parole de Nicolas Hulot au Rassemblement national.