Coup de gueule, coup de coeur, coup de blues… Dans cette rubrique diffusée à l’improviste, un journaliste du Média se saisit d’une question d’actualité tout en se gardant bien de se cacher derrière son petit doigt.
Les crimes cachés de Jacques Chirac
« Qui, parmi vous qui m’écoutez en ce moment, imagine une seule seconde qu’à la mort de, disons, George W. Bush, les commentateurs américains éludent complètement les crimes entourant la plus grosse opération militaire extérieure qu’il ait menée, c’est-à-dire la guerre en Irak ?
C’est dans cette situation un peu surréaliste qu’on se retrouve en France, suite au décès de Jacques Chirac. Et cette amnésie organisée en dit beaucoup sur notre pays, la France, mais aussi sur son rapport à ses élites et à son habitus colonial ». Dans cette chronique au vitriol, Théophile Kouamouo revient sur les méfaits de Jacques Chirac « l’Africain », dernier symbole d’un gaullisme qui a incarné dans le monde une certaine idée du « non-alignement » tout en maintenant, dans la partie du monde où son influence n’a jamais cessé, une violence postcoloniale tue à l’intérieur de ses frontières. Les massacres oubliés de novembre 2004 en Côte d’Ivoire sont la tragique incarnation de cette occultation.