Coup de gueule, coup de coeur, coup de blues… Dans cette rubrique diffusée à l’improviste, un journaliste du Média se saisit d’une question d’actualité tout en se gardant bien de se cacher derrière son petit doigt.
Élections européennes : un vote de classe avant tout
Après les élections européennes de mai 2019, nous avons voulu, au Média, analyser les résultats en intégrant une variable souvent mise de côté : la classe sociale, ou plus précisément l’environnement social. Ont-ils eu un impact sur ces trajectoires de vote ? Ce que nous avons trouvé est passionnant.
En reconstituant les trajectoires électorales des Français, en fonction du revenu médian des communes dans lesquelles ils vivent, on s’aperçoit que le socle lepéniste est fidèle et discipliné, avec un taux d’abstention plutôt faible quand on le compare à celui des autres bords politiques. De son côté, Macron charge de base sociologique : l’abstention a été forte chez ses soutiens de 2017 vivant dans les milieux les plus populaires et la tentation du vote écologique a fait son effet. Dans le même temps, de nombreux électeurs de François Fillon sont devenus des néo-macronistes. Tandis que la base sociale du Jean-Luc Mélenchon de 2017 se partage entre le vote écolo, le vote pour les Insoumis ou les candidats PCF, et (de manière très large) l’abstention.