Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
"La stratégie de Macron, c'est de diviser les pauvres" Thomas Porcher fustige la réforme du RSA
Le 1er janvier 2025, la loi "plein-emploi" impose aux bénéficiaires du RSA de réaliser 15 heures d'"activité" par semaine pour continuer à percevoir l'allocation de 635,71 euros. Analyse de Thomas Porcher.
Le 1er janvier 2025, la loi "plein-emploi" impose aux bénéficiaires du RSA (Revenu de Solidarité Active) de réaliser 15 heures d'"activité" par semaine pour continuer à percevoir l'allocation de 635,71 euros. Cette obligation d'activité, inscrite dans un "contrat d'engagement", peut inclure des démarches variées telles que la formation, la recherche d'emploi ou des tâches administratives. Cependant, certaines associations dénoncent une dérive vers du travail non rémunéré, comme l'a observé l'exemple du maire de Villers-en-Vexin, qui a fait travailler des allocataires du RSA pour entretenir le cimetière communal. Bien que l'État s'en défende, cette situation a suscité des préoccupations parmi les organisations sociales. Les référents d'accompagnement sont chargés d'ajuster les tâches en fonction des situations personnelles, mais la loi prévoit aussi des sanctions en cas de non-respect des obligations, y compris la suspension du RSA.
Le dispositif inquiète aussi en raison des contrôles renforcés, avec un objectif de 600 000 vérifications en 2025, porté à 1,5 million d'ici 2027. Cette intensification des contrôles, couplée à des réductions de postes dans les services publics de l'emploi, semble accentuer la pression sur les bénéficiaires. Certaines voix, comme celles de la CGT, évoquent une "traque" des chômeurs. Thomas Porcher est catégorique : « il faut lutter contre cette traques aux pauvres pendant que les infimes plus riches engendrent des milliards ». Le nouveau gouvernement, mené par François Bayrou et composé d'anciens ministres comme Gérald Darmanin et Manuel Valls, poursuit l'objectif d'éviter une nouvelle censure. Le budget, déjà en retard, prévoit 50 milliards d’économies, contre 60 initialement, sans augmentation d'impôts.
Le ministre de l'Économie espère convaincre une partie de la gauche, mais sans LFI, dans un contexte de déficit visé entre 5% et 5,5%.
Thomas Porcher prévient : il ne faut pas que la gauche cède à la peur.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !