Dans une société où la transparence est sur toutes les lèvres, la culture du secret n’en finit pas de se développer, Le Média traque les dysfonctionnements de services publics pris au piège de l’argent-roi, mais plus largement les mensonges d’Etat et les infractions des multinationales.
Derrière les barreaux : le calvaire médical des femmes détenues
« Ce que l’on craint le plus en prison, c’est d’avoir un problème gynécologique »
Malgré qu’elles ne représentent que 3,5% de la population carcérale, les femmes détenues voient leurs droits bafoués. Elles pâtissent non seulement d’une surpopulation carcérale étonnante au regard de leur nombre réduit mais aussi de la pénurie de surveillants et de médecins. Les femmes sont ainsi les premières victimes d’une injustice institutionnelle : leur minorité fait qu’elles ne sont pas prioritaires sur les déplacements dans les établissements mixtes. Elles doivent donc attendre leur tour. Pour accéder à des soins spécialisés tels que la gynécologie, c’est une véritable galère. Pourtant, la loi leur garanti non seulement un suivi médical équivalent à ce qui est accessible à l’extérieur mais aussi le droit à l’intimité et au secret médical. Or la réalité est bien différente : délais très long, absence d’auscultation gynécologique, dépendance au bon vouloir des fonctionnaires, suivis défaillants, menottes maintenues pendant les soins, absence de secret médical etc. Nous avons échangé avec plusieurs anciennes détenues qui nous ont fait part des difficultés d’accès à ce soin tout particulier qu’est la gynécologie et de leur conséquence. « Ce que l’on craint le plus en prison, c’est d’avoir un problème gynécologique », nous a confié l’une d’elle.