Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Le bilan désastreux que Macron tente de vous faire oublier avec les JO
Début du mois d’août, JO, ciel bleu… tout cela nous ferait presque oublier le bilan de Macron dans lequel il s’entête encore et toujours plus. Commençons par un exemple. Malgré les reportages qui se multiplient sur les départs en vacances, c’est finalement seulement 60% des français qui font leur valise une fois par an, selon l’Observatoire des inégalités. Le taux de départ en vacances monte à 76 % chez les plus aisés, mais il est seulement de 42 % des plus modestes. Nous retombons au niveau des années 2000. Thomas Porcher déconstruit la politique économique d’Emmanuel Macron et la baisse de pouvoir d’achat qui a pesé sur les français, surtout après la crise de 2008. L’économiste souligne l’importance des vacances pour les français, facteur d’inégalités sociales.
Cet été est aussi un bon moment pour faire un nouveau bilan de Macron, qui s’entête dans sa politique économique malgré ses effets négatifs, et dans son gouvernement malgré la défaite aux élections législatives. Le pouvoir d’achat des français par unité de consommation fluctue depuis 2017. En 2023 il a augmenté de 0,3% par rapport à l’année précédente. On voit des petites montagnes mais tout de même un abaissement du niveau de vie en général depuis le début du 1er quinquennat Macron. Le taux de pauvreté a lui augmenté depuis 2017. On compte plus de 9 millions de pauvres en France en 2023, c’est-à-dire à un niveau de vie avec moins de 1216 euros par mois par unité de consommation. Une situation liée à la conjoncture économique mais aussi à la politique d’Emmanuel Macron, explique Thomas Porcher. L’économiste dénonce une politique d’austérité qui protège les ultra riches et appauvrissent les plus pauvres. Des médias avaient pu dire que “Les salaires ont augmenté de 3,8% cette année, un niveau supérieur à l’inflation”. L’INSEE a rectifié. L’inflation a reflué, s’établissant à +2,3 % sur un an en juin 2024 contre +4,5 % un an plus tôt. Les hausses de salaires restent toutefois modérées : après deux années de recul (en 2022 et en 2023), les salaires réels augmenteraient modestement en 2024. Le ralentissement des salaires en 2024 serait un peu moins marqué que celui des prix, si bien que les salaires réels repartiraient légèrement à la hausse : sur l’année, le salaire moyen par tête réel augmenterait en moyenne de 0,5 % Et on le rappelle, une inflation +2,3%, veut dire que les prix continuent d’augmenter, juste moins rapidement. Thomas Porcher met en garde : il faut regarder les chiffres sur plusieurs années, pas d’une année à l’autre. L’économiste explique que les salaires n’ont pas rattrapé les augmentations cumulées sur plusieurs années.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !