Nous voulons porter un regard iconoclaste, internationaliste, “solidariste” sur l’actualité internationale avec une option préférentielle pour les Nations victimes du grand jeu néolibéral. Mais aussi pour les victimes de ce grand jeu dans les autres nations, même quand elles sont riches.
Israël enfin devant un tribunal international ? Le grand du pays de Mandela
L’année 2024 confirmera-t-elle, sur la scène internationale, la tendance générale à l’affirmation des puissances de ce qu’on l’on appelle “le Sud global”, dans un monde dont les tourments ne s’arrêteront manifestement pas ? Chaque jour arrive avec son lot d’informations allant ou pas d’ailleurs dans ce sens :
- Le coup d’éclat de l’Afrique du Sud qui est parvenue à contraindre Israël à un procès devant la Cour internationale de justice, tribunal international et instance officielle des Nations unies. Une procédure judiciaire qui sera très scrutée partout dans le monde, parce qu’elle ouvre de nouvelles perspectives, notamment au sujet de la réinvention du multilatéralisme, disons de son déplacement sur le terrain du droit. L’Afrique du Sud se fait également remarquer sur la scène mondiale en portant une voix forte. La voix d’un pays membre des BRICS, d’une puissance africaine et disons, de l’ex-Tiers monde.
- L’ouverture de cette procédure devant la Cour internationale de justice est-il un moment historique ? Quel jeu joue l’Afrique du Sud ? Est-ce qu’on n’est pas là face à une tentative de reconstruire du multilatéralisme via l’arme du droit international, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies, verrouillé par les membres permanents comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine mais aussi la France et le Royaume-Uni, est objectivement en état de mort clinique ?
- Les tensions qui montent en mer Rouge avec l’Iran qui “détourne” ou qui “saisit” un pétrolier américain au large d’Oman. Au nom d’une décision de justice, s’explique Téhéran. Téhéran qui, comme Moscou, ne cache plus son intérêt pour le Sahel, ancien bac à sable de l’influence française désormais convoité de partout.
Et en dernier sujet, l’Équateur, pays aux prises avec les narcotrafiquants, au point de risquer de se transformer en “État-failli. En cause, des facteurs internes mais également l’augmentation de la consommation mondiale de cocaïne.
Entretien avec Bertrand Badie, politiste, professeur émerite à Sciences Po. Mené par notre journaliste Théophile Kouamouo.