Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
"Encore des mensonges..." : Thomas Porcher dézingue le nouveau ministre du budget
Qui dit nouveau gouvernement dit nouveaux ministres. Et le nouveau Ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, s’alarme du chantier laissé par Bruno Le Maire et ses compères. Il va tout de même recycler sa recette. Mercredi dernier, Laurent Saint-Martin était auditionné avec le Ministre de l’Economie Antoine Armand par la Commission des finances. Le Président de la Commission Eric Coquerel (député LFI) et Charles de Courson, Rapporteur général du budget (député LIOT) étaient en colère après avoir dû aller jusqu'à Matignon réclamer les documents du projet du budget 2025. Il sera présenté le 9 octobre à l’Assemblée Nationale.
Le budget, c’est ce qui fixe toutes les orientations économiques pour le pays ensuite, alors même si ça paraît barbant comme ça, cela va définir concrètement le quotidien des français pour 2025.
Lors de cette audition mercredi dernier, Laurent Saint-Martin, ministre du budget, a sonné l’alerte sur l’état des comptes et le déficit, qui pourrait dépasser les 6% du PIB en 2025 ; bien loin des prévisions et objectifs de Bruno Le Maire et européens. Alarme poursuivie sur les plateaux tv. On parle aussi de la dette, en augmentation à la fin du premier trimestre 2024 (3159,7 milliards d’euros). Thomas Porcher rappelle que la dette et le déficit ne sont pas la même chose. L’économiste précise qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer.
Le nouveau gouvernement mise, comme l’ancien, sur la baisse des dépenses publiques plutôt que l’augmentation des recettes. Pourtant, l’état des comptes est bien le résultat de la baisse des recettes, et notamment des impôts sur les entreprises. Thomas Porcher rappelle que ces baisses d’impôts sont corrélées aux hausses des dividendes des actionnaires, tandis que l’investissement reste stable.
Le Ministre avance la réindustrialisation comme réussite de la politique de l’offre. Seulement, en 2024, le nombre d’usines en fermetures a dépassé le nombre d’ouvertures. Le locataire de Bercy avance aussi une hausse des dépenses publiques, mais les chiffres démontrent l’inverse. On se rappelle aussi de ce fameux “trou dans la caisse” de 21 milliards d’euros qui a fait controverse, entre erreur de prévision ou conséquence des baisses d’impôts. Et tous les trimestres, on nous annonce un trou qu’il faut combler.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !