Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Emirats, Chine : les grands méchants loups ? Thomas Porcher dénonce l'hypocrisie de nos dirigeants
Est-ce la fin de l’ère du pétrole et des énergies fossiles ? Sommes-nous à un tournant de l’histoire, ou le changement climatique est trop urgent, trop avancé ? Peut-on faire la leçon aux pays pétroliers ? Sont-ils vraiment le grand méchant loup ? Nous sommes en plein dans la COP28, cette conférence internationale qui se déroule chaque année pour réunir les pays et échanger voire décider sur des accords autour du changement climatique. Elle a démarré jeudi dernier, et dure deux semaines, et elle se déroule à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis.
On le sait, on a l’habitude de le dire, et on s’y habituerait même, mais le bilan climatique est catastrophique. Vous aurez noté le lieu de cette COP : Dubaï. Et cela a posé pas mal de questions. “La plus grande ville des Émirats arabes unis, le cinquième plus gros émetteur de CO2 par habitant de la planète, avec 20,3 tonnes par habitant et par an. C’est cinq fois plus que la France. Les Émiriens consomment aussi quatre fois plus d’eau que la moyenne mondiale. Sans parler des pistes de ski en intérieur ou des kilomètres de plages artificielles dans le pays, qui sont des aberrations écologiques.” écrit Reporterre qui décrit aussi des “installations de la COP28 qui ont été construites dans des conditions extrêmes par des ouvriers migrants. Ils ont notamment travaillé sous plus de 40°C en extérieur”.
Sultan Al-Jaber, le Président de cette COP28, est également, entre autres, le patron de la compagnie pétrolière Adnoc, dotée des onzièmes réserves d’hydrocarbures du monde, et qui a pu signer des accords avec Total par exemple. On notera aussi la présence de nombreuses compagnies pétrolières très puissantes dans le monde. Les jets privés et yachts affluent également autour de Dubaï pour l’évènement. L’énergie est au coeur de cette COP. Son président émirati appelle à mentionner "le rôle des combustibles fossiles" dans l'accord final. Le chef de l'ONU Climat a appelé à "la phase terminale de l'ère fossile telle que nous la connaissons".
Dès le premier jour, la COP28 a approuvé la création du fonds pour les dommages climatiques sous les applaudissements de représentants de presque 200 pays. Déjà discuté à la COP27, ce fonds est voué à compenser les pertes et dommages climatiques dans les pays les plus vulnérables, ce qui pourrait constituer un début d’apaisement entre le Nord et le Sud qui connaissent des tensions financières. Mais des questions restent ouvertes.
La COP c’est un moment où l’on croit faire de mini pas, où l’on pointe d’énormes non sens écologiques, où on réunit des géants pétroliers (pays ou multinationales), des grandes puissances, des pays à peine émergents et des peuples autochtones mais où 200 nations doivent s’entendre entre leurs intérêts, leurs relations d’interdépendance, les énormes inégalités de développement, et leurs poids très inégalement répartis dans les causes et conséquences du changement climatique. Thomas Porcher décortique tout cela.
Ce sont les un an de ChatGPT ! Vous savez, cette intelligence artificielle avec laquelle vous pouvez converser par écrit et qui s’adapte suivant vos réponses. Cette IA générative fondée par Open AI, a fasciné lors de sa sortie tant ses réponses pouvaient être précises ou sembler humaines. On peut lui demander de nous écrire une interview, un devoir, une biographie, une émission, une thèse… Comme internet, les promesses du progrès cachent bien des réalités.
Lisa Lap et Thomas Porcher analysent tout cela, c'est l'Instant Porcher !