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Débat choc : pourquoi la grève des médecins divise autant ?
La grève des médecins généralistes et libéraux ne fait que nourrir les débats. Entre énorme souffrance du système de santé, déserts médicaux, urgences débordées voire fermées qui voient des morts en salle d’attente, ou encore une grève qui peut être qualifiée comme grève de privilégiés et/ou de riches, le temps est aux éclairages.
Après une première grève début décembre, le groupe “Médecin pour demain” qui comprend maintenant 15 000 membres, a appelé à la grève des médecins généralistes, avec le soutien de plusieurs syndicats de médecins, le 24 décembre jusqu’au 8 janvier. Un appel donc à l’arrêt des gardes ou à la fermeture des cabinets libéraux.
Ce jeudi 5 décembre a lieu une marche du Panthéon jusqu’au Ministère de la Santé à Paris à 13h. Ce groupe, je les cite, "apolitique et asyndical" a rallié à sa cause les organisations représentatives. La principale revendication est d’augmenter la “consultation de 25 à 50e remboursée par l'assurance maladie et la complémentaire santé”.
Cette grève et revendication des médecins généralistes passent très mal dans les milieux militants. Pourquoi ? Des revendications qui s’accompagnent d’un “apolitisme” et donc d’une non remise en cause du modèle sociétal entier. Mais aussi et surtout, demander le doublement des consultations quand il se sait que l’accès aux soins peut être limité par l’argent ou que les médecins libéraux font partie de la catégorie des 7% des plus hauts revenus français, cela provoque un désaccord avec cette grève.
Éléments que nous voulons débattre ce soir avec nos invités :
Philippe Batifoulier, professeur d’économie à l’université Sorbonne Paris Nord, directeur du Centre d’Économie de Paris Nord (CEPN) et spécialisé dans la santé et la sécurité sociale qui présente des désaccords avec cette grève.
Et Docteure Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux, chirurgienne thoracique et cardio-vasculaire en clinique à Melun, qui soutient la grève.