Chaque semaine, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
Hanouna, "le monstre" en liberté de Bolloré
Le député Louis Boyard a démontré que sur le plateau de "Touche pas à mon poste" on peut tout dire, sauf la vérité sur les activités de Vincent Bolloré. Au-delà des insultes, qu’est-ce qu’Hanouna dit d’important ? Qu’il ne faut pas critiquer celui qui paye.
À l’origine TPMP était une émission sur la télé, puis s’ajoutèrent les débats sur des sujets de société, et plus récemment de la politique, notamment lors de la campagne présidentielle. Petit à petit Hanouna va transformer son émission d’une part en véritable tribunal populaire où l’on rejuge des affaires déjà jugées, et d’autre part en une nouvelle Assemblée où s’exprimerait un peuple plus authentique.
La signification politique de la séquence avec Louis Boyard peut se comprendre ainsi : un conflit de légitimité entre le suffrage et l’Audimat, entre l’élu et l’animateur populaire, et entre le système représentatif et une démocratie par acclamation. Hanouna pose sa légitimité comme supérieure, il dit clairement : “c’est moi qui t’ai fait élire”).
Son succès à l’audimat lui donne l’impression d’incarner le peuple comme source de toute légitimité. Mais ce Peuple, Hanouna ne fait que ventriloquer pour servir ses propres intérêts. Et cette légitimité dont il parle, en dernière instance son étalon ce n’est que l’argent.