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Euthanasie : en France, mourir dans la dignité demeure un combat

Alors qu'une proposition de loi visant la légalisation de l'euthanasie pour les personnes atteintes de maladie incurable devrait être débattue ce jeudi 8 avril à l'Assemblée nationale, nous avons rencontré des militants pour une fin de vie digne.

Bien que différentes propositions de loi aient été déposées à l’Assemblée depuis de nombreuses années, l’euthanasie est toujours illégale en France. Jean Bourrieau, socio et correspondant citoyen du Média à Rennes nous a alertés sur la situation de dix militants de l'association Ultime liberté mis en examen les 3, 4 et 5 mars dernier. Ce qui leur est reproché ? Avoir aidé des personnes à se procurer un anesthésiant puissant, illégal en France, le pentobarbital, permettant une mort douce et sans douleur. 

Des cas extrêmes soulignant le manque de cadre juridique et législatif en France, et qui pose de plus en plus de questions. Car partir en Suisse a un coût, environ 10 000 euros, des solutions légales possibles seulement pour une certaine partie de la population comme le cas médiatisé de Paulette Guinchard, ex-secrétaire d’Etat.

Pour de nombreux adhérents de l'association, avoir le produit ne signifie pas forcément l’utiliser, mais se rassurer en cas de besoin, comme une sorte d’assurance de fin de vie. Une défiance envers le système actuel tant la France est ambiguë sur le sujet, comme le souligne François Galichet, adhérent lui aussi à Ultime liberté : "La sédation profonde est inhumaine, on décide de ne plus alimenter et hydrater la personne, et de la sédater, mais nous ne sommes pas sûr que la personne ne souffre pas."

Une proposition de loi devrait être débattue le 8 avril, légalisant l’euthanasie pour les personnes atteinte de maladies incurables. Portée par le député Olivier Falorni du groupe Libertés et territoires, elle est aussi soutenue par des députés d'En Marche, de la France insoumise et des Républicains. Une loi qui nécessite un débat constructif, mais dont l’examen sera rendu presque impossible, pour cause d’obstruction par des parlementaires LR et RN, ayant déposé plus de 3 000 amendements en une journée.  

Si les défenseurs de cette loi dénoncent un sabotage organisé, les opposants à l’euthanasie, au-delà des religieux pro-vie, craignent des dérives, mais aussi une loi faite au détriment de la prise en charge des soins palliatifs.  

Dans le monde, seulement 6 pays autorisent l’euthanasie, avec l’Espagne dernièrement et la Suisse qui légalise le suicide assisté, la personne s’injectant elle-même le produit. Des protocoles différents suivant les pays, généralement encadrée par le corps médical et autorisée pour les personnes atteintes de maladies graves et incurables.

Claude Hury, présidente de l’association Ultime liberté, défend le droit au suicide assisté plutôt que l’euthanasie, sans conditions de maladies incurables. Pour elle, la notion de fin de vie est subjective, il faut mettre la personne au centre de cette décision et de cet acte, un sujet aussi discuté en Allemagne.

Des cas spécifiques qui pourraient faire avancer la loi, mais surtout donner un cadre juridique pour éviter toutes dérives. Car en France l’assistance au suicide n’est pas pénalisé, mais le flou demeure. Les dix militants d’Ultime liberté attendent d'ailleurs un possible procès après leur convocation pour une audition par la juge d’instruction d’ici le mois de mai.

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