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Un p'tit coup de bourbon

Un p'tit coup de bourbon

Chaque semaine, Serge Faubert raconte l’actualité française à travers le prisme des délibérations au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ce qui perce de l’esprit des lois et de l’équilibre des forces politiques, au-delà du jeu des petites phrases.

Macron persiste, signe et nous emmène dans le mur

Il y a du Patrick Bruel chez Emmanuel Macron. Si, si. Souvenez-vous de ce tube des années 1980, Place des grands hommes :

On s'était dit rendez-vous dans 10 ans

Même jour, même heure, même pommes

On verra quand on aura 30 ans

Si on est d'venus des grands hommes.

Eh bien, mardi, dans les jardins de l’Élysée, c’était exactement ça. « L’objectif nous devons l’avoir pour le pays à dix ans », lance tout à trac le président de la République. Relance malicieuse de Léa Salamé « Avec vous dans les dix prochaines années ? » Réponse du chef de l’État : « Il y a des choses sur lesquelles le peuple français est souverain et c’est bien ainsi. Mais on a le droit de voir loin et grand, y compris quand il ne reste que 600 jours. »

Oui, quand Emmanuel Macron parlait de se réinventer, il fallait entendre se faire réélire. Voilà ce que le président était venu nous dire. Qu’il était en campagne. Et que tout le reste n’était qu’un abominable malentendu : « J’ai sans doute laissé paraître quelque chose que je ne crois pas être profondément mais que les gens se sont mis à détester. Ce président qui voudrait tout réformer pour que ce ne soit que les meilleurs qui puissent réussir, que notre pays finalement s’adapte à la mondialisation. Ça n’est pas mon projet, mais le jeu des maladresses parfois, des phrases sorties de leur contexte d’autres fois, de l’opposition, de la vie politique qui a fait que cette détestation a pu être alimentée. »

Pour l’autocritique, on repassera. La grève des cheminots, les Gilets Jaunes, la mobilisation contre la réforme des retraites… Juste la conséquence de maladresses et de petites phrases sorties de leur contexte. Un peu comme les balles de LBD et les grenades explosives lancées trop vite sur les manifestants. Car Emmanuel Macron n’est qu’amour en réalité. La seule petite erreur qu’il ait commise, c’est le choix de l’itinéraire : « La confiance n’avait pas retrouvé le pays, et donc ce que vous m’avez sans doute vu infléchir durant la période, la crise que nous venons de vivre, ce que j’ai souhaité déployer avec un nouveau Premier ministre, une nouvelle équipe, mais plus profondément dans ce projet pour notre pays, ce n’est pas changer de cap, de destination finale qui est d’avoir une France forte, indépendante dans une Europe autonome et au fond que chacun puisse vivre mieux. C’est de changer de chemin pour y arriver. C’est d’associer davantage. »

On résume : la méthode est la bonne, le cap est toujours le même et Jean Castex est chargé d’embrouiller les syndicats et les élus. Voilà comment on fait du neuf avec du vieux.

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