Nous voulons porter un regard iconoclaste, internationaliste, “solidariste” sur l’actualité internationale avec une option préférentielle pour les Nations victimes du grand jeu néolibéral. Mais aussi pour les victimes de ce grand jeu dans les autres nations, même quand elles sont riches.
Netanyahou est-il fou ?
Notre monde est en transition. Il a vu en quelques décennies la fin de la guerre froide et de ses deux blocs, puis s’est cru de manière naïve parvenu à “la fin de l’histoire” - selon l’expression de l’essayiste américain Francis Fukuyama - avant de déchanter le 11 septembre 2011 et le début d’une improbable “guerre des civilisations”. Il observe aujourd’hui une sorte de compétition entre l’hyperpuissance américaine et les BRICS. Et dans ce monde, la seule loi qui règne est celle du fait accompli, de l’usage décomplexé de la force pour faire valoir ce qu’on estime son bon droit. Le leader israélien, Benjamin Netanyahou, incarne, comme ses adversaires du Hamas d’ailleurs, cette ère du fait accompli militaire. Mais y a-t-il de la rationalité, des buts de guerre atteignables, dans sa campagne meurtrière qui semble sans fin ? Pourquoi multiplie-t-il les fronts, notamment en exacerbant les contradictions avec le Liban, pourquoi s’en prend-il à Rafah, pourquoi ne fait-il pas au moins semblant de prendre en compte le dernier arrêt de la Cour internationale de justice, qui enjoint l’État d’Israël d’empêcher tout éventuel génocide ? Quelle est la rationalité de son comportement ? Est-il tout simplement fou ? De Benjamin Netanyahou, mais aussi de Donald Trump qui menace les pays de l’Europe membres de l’OTAN de cesser de les protéger, on parle dans cette nouvelle édition du “Monde n’a pas de centre”, la chronique internationale de Bertrand Badie sur Le Média.