Nous voulons porter un regard iconoclaste, internationaliste, “solidariste” sur l’actualité internationale avec une option préférentielle pour les Nations victimes du grand jeu néolibéral. Mais aussi pour les victimes de ce grand jeu dans les autres nations, même quand elles sont riches.
Etats-Unis, Israël, Russie, Turquie : tout sur leurs calculs autour de la Syrie
Depuis le 7 octobre 2023, le cours des choses au Proche-Orient s’est accéléré à un rythme qu’il nous est souvent difficile de suivre. Le spectre de la guerre se déplace et s’étend, de Gaza au Liban, du Liban en Iran, et maintenant voilà que l’histoire se précipite en Syrie, avec la chute spectaculaire du président Bachar Al Assad. A peine a-t-on le temps de voir les images terribles de la prison terrible de Sednaya, dont sortent des milliers de détenus souvent emmurés vivants, d’observer la liesse dans les rues de Damas et de s’interroger sur les soutiens étrangers des nouveaux maîtres du pays, que le grand jeu régional et international impose sa loi. Israël profite manifestement de la situation pour mener des centaines de frappes sur le territoire syrien afin d’affaiblir militairement et à l’avance le nouveau pouvoir. Toujours dans l’euphorie de la libération, les rebelles de l’Armée nationale syrienne, affiliée à la Turquie, accentuent les attaques contre les forces kurdes dans le nord-est du pays. On se pose donc des questions. Qui tire les ficelles du chaos dans la région ? Qui contrôle quoi ? Est-ce que l’on assiste pour le meilleur et le pire à l’émergence de puissances régionales ayant chacune son propre agenda, et dont certaines n’hésitent pas à tirer profit de la situation géopolitique globale, et même du martyre des Palestiniens, pour pousser leurs pions ? Nous avons besoin de clés de compréhension de cette situation inédite. Et ça tombe bien, nous pouvons compter pour ça sur Bertrand Badie, politiste, professeur émérite à Sciences Po, auteur de “L’art de la paix” chez Flammarion. C’est l’heure du “Monde n’a pas de centre”. Sur Le Média.