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Macron réélu, Macron minoritaire
Ce qui était prévu de longue date est donc arrivé. Face à son adversaire de choix, Emmanuel Macron a à nouveau gagné la présidentielle à l’issue du second tour d’hier.
Quelles leçons faut-il tirer de cette répétition de l’Histoire ? Où va la France ? Les quotidiens de ce matin ne sont pas tout à fait d’accord à ce sujet. “Macron réélu : merci qui ?”, s’interroge faussement Libération. Qui estime que la large victoire d’Emmanuel Macron, qui gagne avec 58%, est le fait de “la mobilisation démocratique des Français, qui se sont mobilisés pour contrer une extrême droite plus forte que jamais”.
Le Figaro parle de “grande victoire et de grands défis”. “Jamais, sous la Vème République, un président n’était parvenu, sans cohabitation, à se faire réélire”, note le quotidien de la droite traditionnelle. “Emmanuel Macron domine un champ de ruines”, martèle de son côté Mediapart. “La stratégie qu’il a mise en place pendant cinq ans a donc été gagnante électoralement. Mais elle ne peut qu’être perdante démocratiquement, les fractures n’ayant jamais été aussi béantes”, estime le quotidien en ligne cofondé par Edwy Plenel.
Pour y voir plus clair, j’ai invité sur ce plateau du Média Stathis Kouvelakis, chercheur en philosophie, enseignant au King’s College de Londres de 2002 à 2020, et membre de la rédaction de la revue Contretemps.