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USA : Make Elections great again

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USA : Make Elections great again

“Make elections great again”, le podcast du Média qui vous propulse, avec humour et précision, au cœur de l’élection présidentielle américaine...

Avant le Super Tuesday, la guerre est déclarée

Avec 33 délégués remportés par Joe Biden et 11 par Bernie Sanders, les deux favoris de la primaire démocrate continuent de creuser l’écart avec leurs concurrents lors de la primaire en Caroline du Sud. À quelques jours de l'échéance cruciale du Super Tuesday, et alors que Pete Buttigieg et Tom Steyer abandonnent de la campagne, une question reste en suspens : à quel point la remontée de Joe Biden sera-t-elle décisive ?

Biden ou l'éternel retour

Les électeurs démocrates cherchent en effet avant tout un candidat capable de battre Trump. La victoire de Joe Biden lors de la primaire de Caroline du Sud pourrait l'aider à rebondir et à créer la surprise lors du Super Tuesday. Il pourra désormais compter sur une partie des votes qu'aurait obtenu Pete Buttigieg, désormais hors course, et agréger les voix d’autres candidats modérés, comme Michael Bloomberg. L'ancien vice-président d’Obama se place donc en alternative crédible face à Bernie Sanders.  

Joe Biden revient pourtant de loin. De meetings déserts en résultats faiblards - il a terminé 4ème et 5ème lors des deux premières primaires -, il peinait à récolter des financements pour continuer sa campagne. Impliqué dans le scandale ukrainien, lorsque Trump a été ciblé par une procédure de destitution, Biden enchaîne les gaffes. Il peut ainsi tenir des propos qui tendent vers le racisme et le sexisme, dans les meetings de campagne, où il insulte parfois les électeurs ou les incite à voter pour d’autres candidats. La victoire de Joe Biden, si elle a lieu, ne sera rendue possible que par la complaisance dont il bénéficie dans les médias depuis le début de la campagne.  

Politiquement réputé pour sa proximité avec le parti républicain et ses votes en faveur de Wall Street et de l’industrie financière, Biden a en effet voté et défendu la guerre en Irak. C’est aussi l'un des principaux artisans de la politique d'incarcération de masse ainsi que de politiques de sécurité et de justice extrêmement dures envers les noirs et les minorités. Mais Joe Biden, qui avait été choisi comme vice-président pour contrebalancer l’image progressiste d’Obama, continue de bénéficier d’une certaine popularité grâce à cette seconde vie politique et aux huit années passées à ses côtés.  

Il faut dire que Biden est un habitué des « come-back ». Marqué par deux tragédies, les décès successifs de sa femme et de deux de ses fils, il se sublime dans l’adversité. Cette victoire en Caroline du Sud fait donc écho à sa capacité à rebondir, mais aussi à donner des coups. Car dans les derniers débats, lui comme ses adversaires n’ont pas manqué de faire pleuvoir leurs habituels flots de critiques à l'encontre de l’actuel favori, Bernie Sanders.

L'homme à abattre

Un leader de primaire, des débats, des punchlines : jusque là, rien de nouveau. Mais il est intéressant d'observer que Bernie Sanders a été principalement attaqué par ses adversaires de deux manières. La première, c'est la question du financement de son programme. Une accusation selon laquelle il serait incohérent que Bernie Sanders augmente les taxes alors que sa stratégie repose essentiellement sur une réduction des coûts. Le sénateur du Vermont a néanmoins annoncé une taxe de 4 % sur les revenus supérieurs à 29 000 $ par an, au bénéfice de sa réforme de la santé. Ce prélèvement pourrait concerner la moitié des Américains et le place ainsi dans une position délicate dans le débat.  

La deuxième critique, omniprésente, est un procès en “extrémisme” à destination du candidat, jugé trop radical pour le parti démocrate par ses adversaires. Des critiques sommes toutes assez limitées, et qui laissent deviner l’absence d'une réelle alternative programmatique en face. Bernie Sanders et, jusqu’à présent, Elizabeth Warren incarnaient ainsi un message positif et une vision écologique et sociale pour le pays. Les autres candidats, pour leur part, se sont surtout efforcés de rétorquer que la mise en œuvre de leurs programmes n’était pas possible.  

Les médias américains, parce qu’ils n’ont pas saisi assez tôt que Trump avait été élu en raison des piètres conditions sociales auxquelles font face la plupart de leurs concitoyens, ont ainsi sous-estimé la capacité de Sanders à être compétitif dans cette primaire. La polarisation qui en a découlé - avec, d’un côté, un candidat qui veut incarner un projet d’avenir, et de l’autre des candidats plus modérés - peut s’avérer problématique pour la suite de la primaire. 

Suspense avant le Super Tuesday

Durant la seule journée du mardi 3 mars, 14 États vont donc voter et mettre en jeu presque le tiers du nombre total de délégués. Pour obtenir le moindre délégué, il faut obtenir au moins 15 % des voix. Dans certains États, seul un ou deux candidats seront en mesure de dépasser ce seuil. Du fait des calculs liés à la démographie, des disparités importantes vont ainsi apparaître. 

En Californie, un État très peuplé, Bernie Sanders bénéficie d'un avantage assez net dans les sondages. Au Texas, il est au coude à coude avec Joe Biden, mais il n'est pas exclu que ce dernier y prenne l’avantage. Dans d’autres États, comme au Massachusetts, que représente Elizabeth Warren au Sénat, ou dans le Minnesota, dont Amy Klobuchar est sénatrice, des duels entre ces deux candidates et Sanders sont annoncés. Ce qui explique qu'elles restent en lice malgré leurs performances abyssales dans les quatre premières primaires. Mais en disputant ces États à Sanders, elles pourraient potentiellement le priver de certains délégués et permettre donc à Biden de rester compétitif à l’échelle nationale. 

Le Super Tuesday sera également une journée importante pour Michael Bloomberg. Le milliardaire a en effet dépensé plus de 500 millions de dollars dans sa campagne. Mais entre ses contre-performances au débat, le come-back de Biden et le duel qui s’installe dans les médias entre Sanders et Biden, il est possible que Bloomberg fasse un score moins important qu'espéré.

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