Deux fois par mois, le célèbre politiste Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po, décortique l’actualité internationale dans un monde où les anciennes hégémonies sont balayées.
Guerre contre Poutine : le projet de Trump qui effraie les européens
La realpolitik à la sauce Trump a encore fait des émules. Le président américain Donald Trump n'y est pas allé de mains mortes avec Volodymyr Zelensky qu'il qualifie de « dictateur sans élections » ajoutant que « qu'il ferait bien de réagir rapidement sans quoi il n’aura plus de pays ». Des déclarations fracassantes qui viennent confirmer une fois de plus une réalité qui fait peur à l'Europe : l'allié américain sous pavillon Républicain ne compte pas diaboliser Moscou, loin de là. Sergueï Lavtov a d'ailleurs été convié à Riyad pour des négociations bilatérales, sans l'Ukraine et sans les européens… Le monde assiste à un basculement majeur : alors que l’Europe s’accroche à l’idée d’une confrontation prolongée avec la Russie, Donald Trump, lui, choisit une autre voie. S’il revient au pouvoir, il entend négocier directement avec Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, quitte à imposer un accord que les Européens jugent inacceptable.
Cette perspective provoque un vent de panique parmi les élites européennes, qui redoutent une perte de contrôle sur un conflit qu’ils considèrent comme essentiel pour leur sécurité. Mais au-delà de l’Ukraine, c’est toute l’architecture géopolitique mondiale qui pourrait être bouleversée par un rapprochement entre Washington et Moscou.
Mais les craintes Européennes sont-elles justifiées ? La nouvelle proximité entre Washington et Moscou pourrait-elle redéfinir les rapports de force internationaux ? Et surtout, quels seraient les perdants et les gagnants d’un tel basculement ? Pour répondre à ces questions et décrypter ces bouleversements géopolitiques, voici une nouvelle édition de votre émission “le Monde n’a pas de centre”, la chronique internationale de Bertrand Badie, politiste et professeur Émérite à Sciences Po.