Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Sanofi, doliprane : "Macron laisse faire" décryptage d'un nouveau scandale d'État
Le doliprane vendu aux américains ? C’est le scandale industriel qui a occupé les politiques la semaine dernière. Le géant pharmaceutique français Sanofi a annoncé la cession potentielle de 50% de sa filiale Opella, qui produit des médicaments grand public sans ordonnance dont le doliprane, à un fonds d’investissement américain : Clayton, Dubilier & Rice. L’entreprise s’explique : “Le projet potentiel d’indépendance d’Opella s’inscrit dans la stratégie de Sanofi de se concentrer sur les médicaments et les vaccins innovants.” Il y a quelques mois, Sanofi avait déjà supprimé 330 emplois en recherche et développement en France. Ils assuraient à ce moment là que "la France sera au cœur" de ses futurs projets de recrutements avec au moins 500 recrutements CDI d’ici 2026 et 300 créations de postes sur des métiers en tension. Le fonds français PAI a remis 200 millions sur la table, hors délais, après le scandale, et espère revenir dans la course. Avec cette vente, plusieurs centaines d’emplois français sont de nouveau menacés. Les syndicats ont lancé une grève illimitée depuis jeudi dernier. Les réactions politiques n’ont pas manqué. Le PS demande l’activation du décret Montebourg, qui permet à l’État de bloquer une vente une fois finalisée. Marc Ferracci, Ministre de l’Industrie, dit vouloir “ne pas bloquer par principe” mais demander des garanties comme le maintien de l’emploi ou de la recherche en France. Thomas Porcher critique la stratégie industrielle d’Emmanuel Macron. “Nous sommes dépendants et avons connu des pénuries de médicaments”, regrette l’économiste.
Acheter les agriculteurs pour faire passer le traité de libre-échange avec le Mercosur ? Politico révèle que la commission européenne travaille sur un fonds de compensation pour les agriculteurs pour pallier les conséquences négatives de l’accord UE-Mercosur et faire plier la France qui se positionne contre. “De la viande contre des voitures, c'est non ! Message au gouvernement et à la Commission européenne : nous ne sommes ni à vendre ni à acheter !” affirme la Confédération Paysanne. Emmanuel Macron lui a réitéré son refus à Bruxelles. « Le libre échange ne fonctionne plus au 21e siècle » dépeint Thomas Porcher.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !