Deux fois par mois, le célèbre politiste Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po, décortique l’actualité internationale dans un monde où les anciennes hégémonies sont balayées.
Milliardaire et super ministre / Elon Musk, plus puissant que Donald Trump ?
Mais où s’arrêtera donc Elon Musk ? Faut-il craindre cette montée en puissance d’un multi-milliardaire qui se définit lui-même comme un « fondamentaliste de la liberté d'expression » ? On en parle avec Bertrand Badie...
L’homme le plus riche de la planète étend désormais son influence bien au-delà de son empire commercial. Après avoir injecté 120 millions de dollars dans la campagne électorale de Donald Trump, Le voilà en passe de prendre la tête d'un nouveau département américain, où il aura la responsabilité de réformer le service public et de couper dans les dépenses américaines. Un poids politique en plus de ses nombreuses casquettes, Lui qui domine l’aérospatial avec SpaceX, les voitures électriques avec Tesla et laisse se propager l'idéologie du suprémacisme blanc sur le réseau social X. L’impact politique d’Elon Musk n’est pas nouveau mais s’affirme d’autant plus avec ces futures fonctions dans l’administration Trump, et des conflits d’intérêts à la pelle. Faut-il craindre cette montée en puissance d’un multi-milliardaire qui se définit lui-même comme un « fondamentaliste de la liberté d'expression » ?
Qu’est-ce que cette alliance victorieuse des deux milliardaires dit des démocraties occidentales et de leur rapport au Grand capital ? Et pendant que les cartes sont rebattues aux Etats-Unis, les opinions publiques européennes semblent passer à la vitesse supérieure dans la critique du laxisme de nos Etats vis-à-vis d'Israël et du nettoyage ethnique qui continue à Gaza. Après les violences survenues la semaine dernière à Amsterdam en marge du match entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, sur fond de traitement médiatique partiel qui a repris sans modération la thèse d’une déferlante antisémite, sans évoquer l’islamophobie des supporters israéliens, c’est le match France-Israël qui a fait l’objet de fortes critiques et manifestations, ainsi que le gala de l’association “Israël for ever” présidée par les tenants d’une extrême droite israélienne ostensiblement pro génocide.
Dans chacun de ces cas, la colère des mouvements de soutien à la Palestine s’est faite entendre dans la rue. Comment expliquer la fracture entre les dirigeants politiques occidentaux favorables à Israël et les opinions publiques qui se font de plus en plus entendre ? On en parle dans ce nouveau numéro de “Le Monde n’a pas de centre”, avec Bertrand Badie, politiste et professeur Émérite à Sciences Po.