Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Michelin, Auchan, etc : pourquoi la communication de Macron s’effondre
C’est l’hécatombe pour les usines françaises et leurs salariés. Michelin annonce la fermeture de ses usines de Cholet et Vannes, qui emploient 1200 personnes. Une fermeture “inéluctable” selon le groupe, en raison je cite “de la concurrence asiatique sur les pneus de camionnettes et poids lourds, mais aussi de la dégradation de la compétitivité de l’Europe”. Inquiétude, colère et lutte gagnent les rangs des salariés de Michelin qui multiplient les manifestations. Michelin a déjà supprimé des postes et des sites en France, Europe ou Chine, toujours au nom de la baisse de la production et de la compétitivité. “Malgré ces fermetures, Michelin reste florissant : le groupe vise 3,4 milliards d’euros de bénéfices en 2024, un chiffre similaire à celui de 2022” s’indigne dans Libération Serge Allègre, secrétaire fédéral de la Fnic-CGT, la branche chimie du syndicat. Un cas loin d’être isolé. Dans la même semaine, Auchan a annoncé supprimé 2300 emplois. Les salariés de la plateforme chimique Vencorex sont menacés par la suppression de 425 postes sur les 450 actuels. Chez le géant de l’automobile Stellantis, on arrête les commandes et conduit à la fermeture de sous traitant comme MA France dans le 93 ; ou encore à Rennes, ou 250 emplois intérimaires sont supprimés. Des "milliers d'emplois" vont être détruits "dans des filières qui sont dans des situations préoccupantes", a prévenu Marc Ferracci, sur France Inter, samedi 9 novembre. Toute la communication autour de la politique de réindustrisation d’Emmanuel Macron tombe à l’eau, analysent Thomas Porcher et Lisa Lap. La conséquence directe de la politique de l’offre du gouvernement mais aussi des anciens présidents, depuis plus de 10 ans, selon l’économiste.
La colère agricole repart de plus belle. Malgré les écrans de fumée du gouvernement l’hiver dernier, rien ne s’est arrangé pour les agriculteurs français. La confédération paysanne enchaîne les mobilisations contre le Mercosur, accord de libre-échange qui menace directement l’agriculture familiale française, indique les paysans. La FNSEA elle annonce des mobilisations à partir de ce lundi. L’homme d’affaires à sa tête, Arnaud Rousseau, fustige aussi le Mercosur après avoir soutenu le libre échange il y a quelques mois. Sur le terrain, les paysans parlent surtout revenu.
Entre ça et le sujet précédent, les échecs d’Emmanuel Macron se multiplient, 6 ans presque jour pour jour après les gilets jaunes. Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !