Les politiciens pratiquent très bien la mauvaise foi, mais il faut reconnaître que les macronistes en ont fait un art.

Mercredi, au micro de France Inter, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est livrée à un curieux numéro de réécriture de l’histoire quand elle a été interrogée sur deux sujets sur lesquels son opinion semble avoir évolué : son soutien inconditionnel à Israël et son opposition à l’inscription de l’IVG dans la Constitution. On l’aurait mal comprise, ou bien elle aurait changé d’avis parce que les circonstances ont changé. C’est surtout qu’elle excelle dans l’art de rester ambigüe, ou de mettre en scène un changement d’avis pour s’attribuer opportunément le bon rôle, et maquiller ses positions passées.

Sur le droit à l’IVG et un peu moins sur Gaza, Yaël Braun-Pivet dit : la réalité a changé, je change d’opinion, regardez comme je suis intelligente et vertueuse. En bonne macroniste, elle refuse de reconnaître que les risques qu’elle ne voit qu’aujourd’hui étaient déjà là avant : elle n’a fait que retarder et freiner les avancées.