Alors que deux millions de Palestiniens sont désormais piégés dans la bande de Gaza, complètement fermée par Israël, Meriem Laribi et Maïlys Khider sont allées à la rencontre de ces Gazaouis qui ont réussi à fuir.

Quitter leur pays est devenu l’unique moyen de survivre. Or, la seule voie de sortie reste le point de passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, géré par une coordination entre l’Egypte et Israël. Depuis l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, sortir de Gaza est impossible sans l’autorisation expresse d’Israël.

Pour sortir, les Palestiniens doivent apparaître sur des listes de noms, dressées dans la plus grande opacité par une unité coloniale dépendante du ministère de La Défense israélien. Loin de remettre en question la légitimité de cette unité, la France coopère avec elle afin de négocier l’inscription de personnes qu’elle souhaite accueillir. Nombreux sont ceux qui restent coincés.

Pour les Gazaouis qui n’ont pas le soutien d’un pays tiers, la seule façon de passer la frontière égyptienne est de payer des sommes considérables à une entreprise privée proche du pouvoir égyptien. Son dirigeant, le richissime homme d'affaires Ibrahim al Organi, s’enrichit ainsi sur la détresse des Gazaouis. Nous avons été à la rencontre de ces Gazaouis qui ont réussi à passer la frontière pour rejoindre l’Egypte et parfois la France, et parlé avec ceux qui n’y arrivent pas. Une plongée sans détour dans ce combat pour fuir et survivre.