Le peuple-électeur a parlé, on ne le comprend pas très bien, alors il s’installe une bataille des récits pour faire prévaloir sa propre lecture du scrutin et revendiquer la victoire. Le pouvoir semble vacant, et le temps, suspendu aux seuls jeux politiciens. Chaque camp se met à faire et à dire ce qu’il reprochait à l’autre dans la situation précédente. La mauvaise foi politicienne est inévitable, et il est difficile de repérer les arguments pertinents.

Un seul consensus se dégage : il ne faut pas que la gauche gouverne ! Le président de la République n’a pas l’obligation juridique de choisir la personne proposée par le plus grand groupe à l’Assemblée ; la seule règle est de désigner un gouvernement qui ne serait pas immédiatement renversé. Emmanuel Macron a vu les résultats, il a vu qu’il y a une possibilité de rester aux manettes. Alors le retranché de l’Elysée joue la montre, pour laisser le temps à une coalition centrale de se mettre en place.

Dans ce jeu les macronistes ont un avantage : ils sont là, ils sont déjà là, ils sont dans l’inertie, et le récit médiatique semble dire à la gauche “bah pourquoi ça changerait ?”