Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
De ministre de l'économie à Président : avons-nous déjà oublié le terrible bilan de Macron ?
Il est temps de faire le bilan sur la politique d’Emmanuel Macron, à l’heure où une polémique en chasse une autre, une réforme en chasse une autre, et où les décisions politiques et économiques sont inédites et passent dans une quasi indifférence générale. Avant d’être Président de la République, il est bon de rappeler qu’Emmanuel Macron était Ministre de l’Économie depuis 2014, puis encore avant secrétaire général adjoint du président de la république depuis 2012, après une carrière de banquier d’affaires. Thomas Porcher rappelle que la philosophie d’Emmanuel Macron n’a jamais changé, même si le parti socialiste l’a accueilli. L’économiste dépeint le chef de l’État comme un libéral très dur depuis ses premiers jours, en rappelant des sorties très dures sur le chômage, par exemple. Thomas Porcher dresse un bilan qui a enrichi les plus riches, et appauvri les pauvres comme les classes moyennes. L’économiste parle aussi du rapprochement libéralisme et conservatisme en citant les lois immigration. Réforme des retraites, réformes assurance-chômage, durcissement de l’accès aux droits et du code du travail… Lisa Lap et Thomas Porcher se questionnent sur la capacité de l’oubli.
Les élections européennes approchent, même si elles ne rencontrent pas une grande ferveur populaire. Malgré tout, cette campagne révèle plusieurs stratégies, et faiblesses, politiques. L’extrême droite est toujours très haute dans les sondages. Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique, est le candidat chouchou des médias pour représenter une gauche “modérée”, “responsable”. Ce qui pourrait voler des voix à la majorité qui peine à s’imposer et se fait talonner par la liste socialiste. Le parti présidentiel surfe sur la division à gauche quand Glucksmann porte déjà une alliance sans LFI. En attendant, LFI ou EELV sont en dessous des 10% dans les sondages, quoiqu’ils valent. Certains jouent quand même un premier jet pour préparer 2027. Thomas Porcher raconte en quoi l’alliance NUPES a été possible dans un but politicien après des querelles, et pour recommencer à se tirer dans les pattes quelques mois après. L’économiste rappelle aussi le risque de la montée de l’extrême droite.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !