Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Budget : la Macronie se déchire, le RN sauve les ultra riches
Les parlementaires vivent au rythme des Projets de Loi de Finances depuis 3 semaines. Alors que le “PLF” qui déterminera le budget pour 2025 est examiné à l’Assemblée Nationale, le Projet de Loi de Finances de la Sécurité Sociale, lui, était examiné en commission des affaires sociales jusqu’à jeudi dernier.
Sans majorité absolue, tout le monde essaie de s’imposer amendements par amendements pour que le budget colle le plus à ses idéaux.
Lors de ces PLF, la question de l’abrogation de la réforme des retraites a été tiraillée entre la gauche et l’extrême droite. La niche parlementaire du RN arrive avant celle du NFP. Le parti de Marine Le Pen en a profité pour proposer l’abrogation de la réforme. Débat à gauche : faut-il voter une proposition du RN ? Jérôme Guedj, député PS et membre de la commission des affaires sociales, affirme que la voter est inutile car ça n’ira pas au bout, car elle doit passer par le Sénat. Il met en avant le PLFSS et sa commission, plus utile selon lui, pour faire passer l’abrogation. Lundi dernier en commission, les députés du RN ont refusé de voter les amendements de la gauche, arguant que le meilleur moyen d'abroger effectivement la réforme était... de voter leur proposition de loi.
Jeudi dernier, l’amendement des socialistes sur l’abrogation est finalement passé et s’est inscrit au PLFSS. À voir si les parlementaires voteront la mesure. Pour la journée du RN, le 31 octobre, leur proposition de loi a été vidée de sa substance. Le 28 novembre, ce sera au NFP (par la niche parlementaire de LFI) qui tentera de faire voter cette proposition de loi. Thomas Porcher dénonce des coups de communication.
Lors des débats sur le budget, le retour de l’ISF a été rejeté vendredi dernier, par les voix macronistes et d’extrême droite. Le RN préfère un impôt sur la fortune financière, qui exclut le patrimoine. Thomas Porcher et Lisa Lap rappellent que le patrimoine est également un gros vecteur d’inégalités.
“La grande inquiétude des industriels français” c’est ce que titre les Echos la semaine dernière. “Le climat des affaires dans l'industrie s'est effondré de 7 points en octobre, « sa plus forte baisse mensuelle depuis novembre 2008 » hors période Covid, selon l'Insee. Les difficultés dans l'automobile et l'aéronautique pèsent. Le climat de l'emploi se dégrade.” peut-on lire dans le quotidien de Bernard Arnault. Les industriels verraient leurs carnets de commandes se vider et retomber à leur plus bas niveau depuis 2021, notamment parce qu'il y a moins de commandes étrangères. “Nous n’avons aucune politique industrielle”, dépeint Thomas Porcher. Une situation qui fait échos à un reportage du Média sur les salariés de MA France, sous-traitant du géant Stellantis, pourtant liquidé et qui laisse 300 salariés sur le carreau. La dernière usine automobile sur 93 voit fermer ses portes.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !