Deux faits divers tournent dans l’arène politique depuis la fin de la semaine dernière : l'agression raciste de Mourad le jardinier dans le Val-de-Marne , et le meurtre du jeune Thomas à Crépol dans la Drôme.

 Le traitement médiatique des réactions politiques à ces affaires est notable. Les éditorialistes et chroniqueurs ont presque tous cherché à montrer que le Rassemblement national comme la France insoumise se livraient à une même récupération politique sordide. En effet, les deux forces politiques ont massivement communiqué sur un seul de ces faits, en n’évoquant que peu ou pas l’autre. Il y a une symétrie apparente entre les deux attitudes, qui permet de construire facilement des chroniques et des éditos les renvoyant dos-à-dos. On attendrait des journalistes qu’ils montrent la différence entre ces deux cas. Mais la paresse, la nécessité d’écrire vite une chronique, et, disons-le, l’adhésion implicite à la thèse “les extrêmes se rejoignent” les poussent à rapprocher les deux cas sous la catégorie de “récupération politique”. Or ce renvoi dos-à-dos s’intègre à merveille dans le récit politique dominant d’un pouvoir centriste, raisonnable et intelligent au milieu de deux pôles “extrêmes”.