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Pétrodollars, starmania : Comment le capitalisme a volé le foot aux classes populaires
Qu’est donc devenu le football ? Sport considéré comme populaire jusqu’au moins dans les années 80 - populaire dans le sens, massivement regardé et apprécié, mais aussi populaire dans le sens de sport du “peuple” - il a progressivement exclu les classes populaires des stades pour devenir un “sport de riche”. Ce sport est devenu ultra-capitaliste, ultra-libéralisé, et c’est ce qui explique en partie le processus.
“On s’en fout du football”, vous me direz, et vous auriez sûrement raison. Mais le football, quoiqu’on en dise, pour paraphraser notre invité du jour, c’est “une culture populaire à la fois enracinée et internationalisée, un bien commun que définit un vaste patrimoine, qui produit des mythologies, une histoire propre, du lien social, des récits personnels ou partagés, des émotions, des discussions.” Ce sport est en réalité à la fois social et politique. Le football, ce qu’il est devenu, est aussi le miroir de notre société ultra-capitalisée et néolibérale. Cette société qui crée, organise et valide les inégalités, et qui n’admet aucune alternative possible.
La phrase cité plus haut, elle est de Jérôme Latta, cofondateur et rédacteur en chef du site “Les Cahiers du Foot”, issue de “Ce que le football est devenu”, qu’il a publié aux éditions divergences. Irving Magi l’a reçu sur le plateau du Média pour en parler.