Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Bombes carbone : Ces banques nous mènent droit dans le mur
425 bombes de carbone dans le monde entier consomment deux fois le budget carbone restant pour respecter les 1,5°C de réchauffement. Derrière elles ? Des noms que vous connaissez bien : BNP Paribas, le Crédit agricole, Total Energie…
CarbonBombs.org, a réalisé un travail de collecte de données et de visualisation sur les plus grands projets d'extraction de combustibles fossiles dans le monde et de leurs liens avec les entreprises et les banques la semaine dernière. Travail réalisé par ONG Data for Good et Eclaircies, dans un objectif de transparence, à partir d’une étude de chercheurs publié dans la revue Energy Policy en 2022.
Voilà ce qu’on peut découvrir : Les ong françaises répertorient 425 gisements de combustibles fossiles, dont les réserves disponibles sont susceptibles d’émettre au moins un milliard de tonnes (une gigatonne) de CO2 équivalent, avant de s’épuiser. Ils ne représentent qu'environ 45 % des projets d'extraction de pétrole et de gaz et 25 % pour le charbon du total des émissions susceptibles d'être générées par l'ensemble du secteur de l'extraction des combustibles fossiles. Cela laisse donc de côté des milliers d’autres gisements d’énergies fossiles aux réserves légèrement inférieures, précise le journal Le Monde.
Ces seules 425 bombes à carbone consomment deux fois le budget carbone restant pour respecter les 1,5°C de réchauffement (objectif des Accords de Paris).
Les ONG précisent qu’il ne devrait plus y avoir de nouveaux investissements dans les énergies fossiles à partir de 2021. Chaque année, de plus en plus de bombes à carbone entrent en phase d’exploitation.
Qui sont derrière ces bombes carbone ? Les banques, qui peuvent financer directement ou indirectement. Directement, par le biais du financement de projets. Indirectement, par le financement d'entreprise, plus courant. Les entreprises, qui exploitent ou détiennent des projets d’ exploration ou d'extraction des ressources pétrolières, gazières et/ou charbonnières. Les assurances, qui, “offrent une protection financière contre certains risques liés aux projets d'extraction de combustibles fossiles (assurance contre les pertes d'exploitation, assurance contre les accidents du travail...). Ils jouent un rôle essentiel dans la faisabilité des bombes à carbone.” écrivent CarbonBombs.org.
Les ong sont claires : Les bombes à carbone menacent les conditions de vie sur Terre.
Point inflation dans l’Instant Porcher. Pour le mois d’octobre, les prix à la consommation augmenteraient de 4% sur un an, contre 4,9% en septembre. L’inflation donc ralentirait, selon l’Insee : « Cette baisse de l’inflation serait due au ralentissement sur un an des prix de l’énergie, de l’alimentation et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés. Les prix des services accéléreraient quant à eux légèrement. » Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,1 % en octobre 2023, après ‑0,5 % en septembre. Ce rebond serait dû aux prix des services et notamment à ceux des transports. Coté zone euro, l’inflation sur un an est de 2,9% en octobre, son niveau le plus bas depuis plus de deux ans, selon Eurostat. Un ralentissement très marqué - après s'être établi à 4,3% en septembre et 5,2% en août - qui devrait conforter la BCE dans sa conviction d'avoir suffisamment relevé ses taux, écrit La Tribune.
Lisa Lap et Thomas Porcher analysent tout cela, c'est l'Instant Porcher.