Chaque semaine, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
Union des gauches : Mélenchon joue Mitterrand contre Hollande
Le député France insoumise Alexis Corbière défend la pertinence d’une union de la gauche dominée par la France insoumise. Ironiquement il le fait en citant François Hollande : “ce n’est pas l’union qui fait la force, c’est la force qui fait l’union”.
Le député France insoumise Alexis Corbière défend la pertinence d’une union de la gauche dominée par la France insoumise. Ironiquement il le fait en citant François Hollande : “ce n’est pas l’union qui fait la force, c’est la force qui fait l’union”.
Il aurait pu citer Mélenchon, qui ne cesse de dire qu’une éventuelle union des gauches ne peut avoir de force électoral que s’il émerge d’abord un pôle radical qui en prendrait la direction. Mais s’appuyer sur les références de l’interlocuteur a des effets rhétoriques puissants.
Une synthèse bricolée sur un coin de table, ou une primaire à la va-vite ne pourront pas donner une alliance ayant une grande force électorale. C’est à l’inverse si une force électorale émerge qu’elle pourra rassembler auprès d’elle (d’aucuns diraient derrière elle) les autres formations de gauche.
Mélenchon a réussi un impressionnant coup stratégique. 14 ans après avoir quitté le PS, il l’a mis à genoux. L’insoumis peut sereinement entamer des négociations en forçant le vieux parti à procéder à de considérables clarifications.
Corbière fait preuve de la même habileté face aux socialistes, au plan rhétorique : il justifie la pertinence de sa stratégie électorale en citant Hollande, et il démontre que pour être eux-mêmes, ils doivent accepter l’union. Il leur demande de se radicaliser, c’est-à-dire de renouer avec leurs racines.