C’est une semaine chargée et décisive qui vient de se dérouler au Palais Bourbon : la bataille pour les postes stratégiques à l'Assemblée nationale. Durant le prochain quinquennat, même si l’Assemblée ne deviendra pas le lieu central du pouvoir, elle ne sera plus cette pure chambre d’enregistrement des désirs du président. Il y a donc un enjeu pour les grandes formations à occuper les postes clés qui organisent la gouvernance et les débats à l’Assemblée. 

Et de tels enjeux valent bien quelques combines peu avouables entre la majorité présidentielle et son “opposition” de droite et d’extrême droite. 

Se confirme l’hallucinant opportunisme de la macronie qui n’hésitera pas à se rapprocher du RN pour faire passer sa politique. Après la normalisation du RN dans les médias et dans le débat public tout au long du quinquennat, après la normalisation électorale durant l’entre-deux-tours des législatives, c’est maintenant la normalisation institutionnelle.

La majorité s’en lave les mains, voire s’en félicite : c’est plus représentatif. Mais leurs manoeuvres ne consistent pas à laisser les choses se faire naturellement ; elles consistent à intervenir délibéremment pour faire monter le RN.