Parce qu’il n’est plus possible que seuls “les milieux autorisés” soient autorisés à penser notre monde, ses réalités et ses combats. Cette émission se veut le carrefour des intellectuel·le·s, penseuses·eurs et actrices·eurs des luttes sociales dissident·e·s et/ou invisibilisé·e·s.
Loi sécurité globale : vers la toute-puissance policière | Entretien + le film « Sécurité globale : de quel droit ? »
Un entretien avec le professeur de droit pénal Olivier Cahn suivi du film « Sécurité Globale : de quel droit ? » de Stéphane Elmadjian et Karine Parrot
Olivier Cahn, Professeur de droit pénal, a été auditionné au sujet de la loi « Sécurité globale » par le Sénat, où ce texte est examiné à partir de ce 3 mars, après avoir été voté par la majorité macroniste à l’Assemblée nationale le 24 novembre dernier. Olivier Cahn est aussi l’un des sept juristes interrogés dans le film documentaire de Karine Parrot et Stéphane Elmidjian intitulé « Sécurité globale, de quel droit ? », disponible à l’adresse https://kparrot.gitlab.io/securite-globale-de-quel-droit/, que ses auteurs et la maison de production Agiti films ont aimablement autorisé le Média à diffuser sur sa chaîne YouTube, à la suite de cet entretien ainsi qu’en vidéo autonome .
Dans cette discussion avec Julien Théry, Olivier Cahn revient sur certains aspects particulièrement inquiétants de la loi – que le gouvernement d’Emmanuel Macron s’efforce de faire adopter en procédure accélérée, malgré les (voire à la faveur des) restrictions imposées à la liberté d’expression et de manifestation en raison de la crise sanitaire. Le concept de « sécurité globale », dont la gestation a commencé dans les milieux néo-conservateurs américains après la Chute du Mur de Berlin et surtout après les attentats du 11 septembre 2001, a été promu en France, notamment, par le criminaliste Alain Bauer. Une série de lois passées par les gouvernements de François Hollande à partir de 2014 a préparé le texte présenté aujourd'hui. Le principe directeur est la constitution d'un « continuum de sécurité » fusionnant les institutions détentrices de pouvoirs régaliens avec les polices municipales et les entreprises de sécurité privée et impliquant une massification de la vidéosurveillance, le plus souvent sans contrôle de l'instance judiciaire.