Parce qu’il n’est plus possible que seuls “les milieux autorisés” soient autorisés à penser notre monde, ses réalités et ses combats. Cette émission se veut le carrefour des intellectuel·le·s, penseuses·eurs et actrices·eurs des luttes sociales dissident·e·s et/ou invisibilisé·e·s.
Comment les grandes entreprises se gavent avec la PAC
Le triste sort de la majorité des agriculteurs est connu : ils peinent à subvenir à leurs besoins à cause de leurs maigres revenus. Pendant ce temps-là, les grandes entreprises du secteur agricole continuent de bénéficier d'abondantes subventions de la Politique Agricole Commune. On en discute avec Caroline Trouillet, journaliste et autrice d'une enquête sur les financements de la PAC.
La Politique Agricole Commune n’est-elle en fin de compte qu’un outil destiné à engraisser les ogres de l’industrie agroalimentaire ? Alors que 60 % des agriculteurs touchent moins de 20 000€, les grosses entreprises, comme Lactalis par exemple, peuvent toucher un véritable pactole. Ces subventions sur investissements viennent financer des projets soit désastreux pour l’environnement, soit instables économiquement. En effet, il peut sembler assez incongru que la PAC puisse subventionner des investissements hors de l’Europe ou des projets de friandises pour chats et chiens, plutôt que l’agriculture bio ou paysanne.
Les aides directes aux agriculteurs sont quant à elles calculées selon la taille des exploitations. Plus on est gros, plus on touche. La PAC serait donc, d’une part, un système profondément inégalitaire pour les petits agriculteurs et, d’autre part, très gourmand pour les gros exploitants et les grandes entreprises du secteur agricole.
Le Média a donc reçu, pour en parler, Caroline Trouillet. Elle est journaliste et auteure de l’enquête : « La Politique Agricole Commune : ses chèques aux mieux dotés, ses œillères sociales et environnementales ».