Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Agent orange : une survivante en guerre contre les multinationales
C’est un événement historique. Une nouvelle étape pour la réparation du préjudice subi par les victimes de l’agent orange. Le procès intenté par Tran To Nga contre plusieurs multinationales agrochimiques s’est ouvert lundi 25 janvier au tribunal d’Evry dans l’Essonne. Sur le banc des accusés, des entreprises mondialement connues comme Bayer Monsanto et Dow Chemicals.
Ces multinationales ont fourni à l’armée américaine des dizaines de millions de litres d’agent orange, déversés pendant la guerre du Vietnam. L’agent orange, c’est un puissant herbicide qui contient des dioxines à l’origine de cancers, malformations génitales et maladies du système nerveux. Un produit chimique désastreux pour l’homme, mais aussi pour l’environnement. Car l’objectif à l’époque, c’était de brûler la végétation très dense des forêts vietnamiennes, qui servait de cachette à la rébellion Vietcong.
Les conséquences humaines et environnementales de l’agent orange sont aujourd’hui encore très fortes, et les victimes vietnamiennes de cet herbicide n’ont jamais été indemnisées. Pour en parler, nous recevons au lendemain de l’ouverture du procès la plaignante et victime de l’agent orange Tran To Nga, la députée EELV Marie Toussaint très engagée sur le sujet, et un des trois avocats de la partie plaignante Bertrand Repolt.