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Manifestations : la rue reprend ses droits
Ce samedi 30 mai, malgré la présence de gendarmes mobiles, 5 000 à 6 000 personnes, en majorité des sans-papiers, sont parvenues à se rassembler dans le quartier de l’Opéra pour manifester.
C’était la première manifestation de l’après confinement à Paris. Une manifestation interdite par la préfecture de police en vertu de l’état d’urgence sanitaire. Les rassemblements de plus de 10 personnes restent en effet interdits.
Cependant, les organisateurs de cette marche des solidarités avaient décidé, jeudi, de maintenir leur appel, forts du soutien de 200 organisations ou associations. Le port du masque était fortement recommandé.
Alors que le cortège se formait, Les forces de l’ordre ont tiré plusieurs salves de grenades lacrymogènes pour tenter de le disperser. Policiers et gendarmes se sont ensuite retirés, la Préfecture de police ayant visiblement décidé de tolérer la manifestation.
Celle-ci a rallié la place de la République sans incidents. Pour hâter la dispersion, les forces de l’ordre ont à nouveau fait usage de gaz lacrymogène. À la différence des manifestations de ces derniers mois, plusieurs issues de dispersion étaient ouvertes.
Ce n’est pas le moindre paradoxe de cette journée. Une manifestation clandestine de clandestins aura réussi à redonner vie aux libertés démocratiques. Certes la pandémie est encore là. Mais si l’on rouvre les magasins de la grande distribution, alors on doit rouvrir les rues.