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Tout peut arriver

Denis Robert reçoit des citoyens engagés, lanceurs d’alerte, intellectuels… Pour des entretiens à bâtons rompus dans lesquels le tutoiement est de mise et dont le présupposé admis par tous est que tout peut arriver.

Ligue du LOL : survivre aux porcs

Quand Iris Gaudin rencontre celui qu’elle appelle V. G., les initiales de son ancien ami, amant (d’une nuit) et camarade de l’école de journalisme, elle ne se doute pas que ce dernier fondera quelques années plus tard un groupe sur Facebook et Twitter baptisé « La ligue du LOL ». Et qu’elle en sera une des premières victimes. Elle livre son histoire à Denis Robert dans cet entretien au long cours, où nous partons des premiers jours de leur rencontre à l’ESJ de Lille à cette matinée où chez ses parents au Havre, une dizaine d’années plus tard, elle entend à la radio que d’autres filles qu’elles ont subi les affres et les attaques de cette ligue qui, soudain, fait la une de l’actualité. La jeune femme voulait oublier, refaire sa vie, mais ce passé la rattrape. Elle écrit un livre « Face à la Ligue du LOL » (Massot) qui lui sert de thérapie et sert de fil rouge et de point de départ à l’émission.

 « Personne ne nous croyait à l’époque. C’est compliqué d’expliquer cette forme si particulière de harcèlement et de détresse » explique la jeune femme, encore angoissée à l’idée de livrer sa version de ce qui est devenu une drôle d’affaire qui a fait la une de nombreux journaux, sans qu’on comprenne très bien la mécanique et la violence de cette emprise. La peur semble pourtant avoir changé de camp. D’un côté, des journalistes mâles, ex vedettes de leurs titres respectifs et champions des réseaux sociaux, pour la plupart licenciés depuis que leurs noms sont apparus. Et de l’autre, des jeunes femmes que le harcèlement sur ces mêmes réseaux, a poussé (pour la plupart aussi) à changer de vie. Iris était une journaliste sûre d’elle et de son savoir qui a fini par craquer et changer de métier. Elle bosse aujourd’hui « dans la com ». Elle raconte, en argumentant et en montrant les tweets originaux, l'embrigadement très subtil qui pousse une jeune journaliste à subir sans broncher des séquences où elle accepte d’être avilie. Et aussi d’avilir. « C’est la loi sur Twitter, il faut créer du buzz » lui explique VG un temps son mentor. Il va ainsi participer à ce que la jeune femme, alors reporter à BFM, devienne « La salope à Depardieu », scène fondatrice qu’elle décrit dans ce TPA émouvant et révélateur d’une dérive de Twitter mais aussi du web journalisme.

Ceux qui voudront avoir le point de vue du mâle pourront se reporter au long plaidoyer écrit fin février 2020 par Vincent Glad qui semble répondre à Iris Gaudin en s’offusquant d’être devenu un pestiféré médiatique exhibé  « partout sur la planète ». Il omet au passage de prendre sa part de responsabilité dans la création de cette ligue qui est effectivement devenu… un monstre que chacun aurait pu quitter si un soupçon de raison avait prévalu.

Sur les motifs qui poussent à harceler ou à accepter le harcèlement, même si l’émission lève une partie du voile, le mystère reste épais.

Suite à de mauvais réglages des caméras, le son de l’émission laisse à désirer. Mais le témoignage est suffisamment fort pour que nous nous en accommodions malgré quelques minutes désagréables en début d’émission. Toutes nos excuses cependant.

Tout peut arriver

Denis Robert reçoit des citoyens engagés, lanceurs d’alerte, intellectuels… Pour des entretiens à bâtons rompus dans lesquels le tutoiement est de mise et dont le présupposé admis par tous est que tout peut arriver.

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