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Le témoignage d'une résistante sur la guerre et le CNR | Anne Beaumanoir
Dans le cadre de la date anniversaire de la première réunion du CNR, Le Média vous propose une série d'interviews généreusement cédées au Média par le collectif Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui, réalisées dans le cadre du rassemblement des Glières de cette année qui a du être annulé. Au lendemain de la date anniversaire de cette première réunion, nous vous proposons les paroles et le témoignage d'une résistante, Anne Beaumanoir, qui nous parle de la guerre, de ses conséquences, du programme du CNR et de ses répercussions. Un témoignage rare et précieux.
C'est à Lyon en 1944 que Anne Beaumanoir a lu pour la première fois le programme du CNR. Il était distribué clandestinement dans les boites aux lettres. Alors déjà résistante, Anne était membre des forces unies des jeunesses patriotiques, pour les moins de 25 ans.
Elle raconte à quel point il a été difficile ne serait ce que de réunir les différents membres du CNR afin de pouvoir délibérer. Anne retient du CNR la proposition numéro 5 demandant : "l'augmentation des salaires et des traitements de façon à rendre à la population un minimum vital en matière d'alimentation, de chauffage et d'habillement".
Jusqu'en 1948, les restrictions alimentaires touchaient tout le monde, et le marché noir continuait. La faim tuait jusqu'à plusieurs années après la guerre. "Je n'oublierai jamais ces deux brancardiers que j'ai vu de mes propres yeux, emporter le corps d'un homme d'environs 40 ans, mort de faim...".
Elle note aussi qu'il y a encore beaucoup à faire pour que tous les points du CNR soient tous respectés, et que s'inspirer du travail du CNR, et de ses méthodes, reste totalement d'actualité.
Elle conclue sur une note d'optimisme, le fait que l'actualité du Covid-19 a permis de rendre les rapports sociaux plus solidaires.