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Interpellation d'un journaliste, la répression continue
Le journaliste Taha Bouhafs a été interpellé mardi 11 juin alors qu’il réalisait un reportage sur une manifestation de soutien à des travailleurs sans papiers dans un centre Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne), pour le site d’information Là-bas si j’y suis. Il a ensuite été placé en garde à vue. A l’issue de celle-ci, le 12 juin, il s’est vu remettre une convocation au tribunal de Créteil afin d’être jugé le 25 février 2020 pour « outrage et rébellion sur une personne dépositaire de l’autorité publique ».Le reporter explique avoir été, durant son interpellation, violenté à de multiples reprises par la police. Dans une vidéo, on l’entend se plaindre d’avoir l’épaule déboîtée. Il s’est vu prescrire dix jours d’incapacité totale de travail (ITT) et trois semaines d’arrêt.
L’avocat de Taha Bouhafs, Me Arié Alimi, a annoncé avoir déposé plainte pour « violences par une
personne dépositaire de l’autorité publique ». Le site Là-bas si j’y suis, qui emploie le journaliste, a également dénoncé une « interpellation abusive ». Par ailleurs, les policiers ont saisi son téléphone, sur lequel sont disponibles les images de son arrestation. Confisquer ce qui constitue son principal outil de travail équivaut à l’empêcher d’exercer sa profession en le privant d’accès à ses échanges, à ses images, à ses communications et à ses contacts.