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Assange, Pinochet : l'impunité des crimes d'Etat | Julien Théry
Le gouvernement de Theresa May a donné son accord à l'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis, après que le président de l'Equateur Lenin Morena a laissé la police britannique se saisir de lui, le 11 avril 2019, dans l'ambassade où il était réfugié depuis près de 7 ans.
Julien Théry trace un parallèle historique avec la décision inverse prise par le Premier ministre britannique Tony Blair, il y a près de 20 ans, pour permettre au dictateur chilien Augusto Pinochet, poursuivi pour assassinats, enlèvements, tortures et terrorisme international, d'échapper à la justice.
Non-extradition de Pinochet, extradition d'Assange : c'est comme un même gant que l'on retourne, explique Julien Théry. Dans les deux cas, il s'agit de préserver l'impunité des crimes perpétrés par les appareils d'Etat en empêchant les peuples de contrôler les actions et punir les agissements. L'inculpation d'Assange pour espionage, alors qu'il n'a livré les informations confidentielles récupérées par Wikileaks à aucune puissance adverse des Etats concernés, seulement à la presse et à l'opinion des citoyens, représente une atteinte sans précédent aux principes fondateurs de la démocratie.
Dans le cas de Pinochet en 1998-2000 comme dans celui d'Assange aujourd'hui, le Royaume-Uni et l'Union européenne s'avèrent impuissants à défendre les libertés publiques et inféodés à une puissance états-unienne qui demeure au-dessus des lois. •••