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L'imposture de l'écologie de marché
Les combats écologiques sont-ils douteux dès lors qu’ils s’éloignent de la radicalité et acceptent de transiger avec le capitalisme ? L’action directe est-elle la seule forme de combat pertinente quand les choix politiques sont tellement timides qu’ils en deviennent vains ? L’écologie peut-elle être autre chose que le refuge de la bourgeoisie ? Dans un entretien avec Théophile Kouamouo, Philippe Vion-Dury balaie toutes ces questions, au lendemain des élections européennes de mai 2019, à l’issue desquelles Europe Ecologie Les Verts (EELV) a réalisé un score remarqué. Le rapport à la radicalité est peut-être le fondement du clivage qui sépare écologie radicale et écologie consensuelle. « La radicalité renvoie à une posture écologique critique qui consiste à remonter à la racine des problèmes. Plutôt que de dire qu’on va rendre une usine propre, on se demande pourquoi on a besoin d’une usine », résume Philippe Vion-Dury, qui évoque des figures aussi différentes que René Dumont, José Bové et Yannick Jadot et des organisations comme Greenpeace et Alternatiba.