500 milliards de dollars, c'est le coût annuel de l'évasion fiscale des multinationales qui contournent l'impôt sur les sociétés en déclarant artificiellement leurs revenus dans des paradis fiscaux. C’est encore pire si l’on tient compte de la baisse généralisée du taux de taxation des profits des sociétés, encouragée par la concurrence fiscale entre Etats.

Pour lutter contre ce fléau, des économistes de l’ICRICT (La commission indépendante pour la réforme de l’impôt sur les sociétés) proposent un nouvel impôt mondial sur les multinationales, réparti entre les pays selon des critères objectifs. Parmi eux, Thomas Piketty, économiste à l’EHESS et auteur de Capital et Idéologie, et Joseph Stiglitz, récipiendaire du prix d’économie de la Banque de Suède en la mémoire d’Alfred Nobel. Selon eux, les négociations initiées par le G20 dans le cadre du projet BEPS contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de profits des entreprises, risquent de ne pas être suffisamment ambitieuses, et de se faire au détriment des pays en développement. Ils critiquent par ailleurs la taxe GAFAM mise en place par Emmanuel Macron, qui se restreint essentiellement aux multinationales de l’économie numérique comme Facebook et Amazon, et dont le taux est très faible.